L’entrepreneurship coopératif, la liberté sans la précarité !

hands-putting-puzzle-pieces-together_23-2147513390De même que l’Etat s’est beaucoup investi pour promouvoir l’auto entreprenariat, de même il pourrait promouvoir ce modèle de l’entrepreneurship coopératif et lui préparer le terrain, tant au plan législatif et fiscal qu’au plan des aides de toute nature à lui apporter (formation, coaching, plateformes d’information…).
L’auto entreprenariat s’est beaucoup développé mais les auto-entrepreneurs, dans leur grande majorité, n’arrivent pas à vivre décemment de leur activité. La coopérative entreprenariale, c’est-à-dire inspirée de l’esprit d’entrepreneurship coopératif, c’est l’auto entreprenariat + la solidarité et la compétence du groupe et donc la garantie d’une meilleure sécurisation pour le travailleur.
Le modèle qui m’intéresse ici est celui des coopératives de travailleurs, plus particulièrement la C.O.P, Coopérative Ouvrière de Production (pas d’affolement, le terme ouvrier désigne simplement le travailleur, l’employé. Il faut d’ailleurs trouver une autre désignation). Toutes les informations que je partage avec vous ici sont issues du « Manuel 2004 sur les coopératives » de l’O.I.T (****).

L’objet principal des coopératives de travailleurs est de créer des emplois pour les membres. Dans une COP, les membres sont à la fois les co-propriétaires, les gérants et les employés de la coopérative dont le but est de produire des biens et/ou des services. Les salariés décident ensemble des grandes orientations et désignent leurs dirigeants (gérant, administrateurs, etc.). Ils décident également du partage de l’excédent. Ils sont par conséquent maîtres du destin de leur entreprise et de la stabilité de leur emploi.
Comment fonctionne cette organisation ?
L’organisation administrative de la coopérative ne pouvait être fondée que sur le principe de la démocratie.
Elle repose sur une participation intégrale, permanente et directe des coopérateurs. En d’autres termes, les membres sont seuls compétents pour gérer et administrer leur entreprise et ils ne partagent leurs pouvoirs avec aucun autre groupe de personnes ni même avec une autorité publique. Par ailleurs, la décision des membres est souveraine dans tous les domaines, notamment ceux liés à l’organisation et à la composition des organes de gestion, l’orientation de la politique de la coopérative, les méthodes de gestion, etc.
Rajoutez par-dessus la notion d’entrepreneurship coopératif, qui se démarque de l’esprit collectiviste en prônant esprit d’initiative, combattivité, goût de l’excellence, esprit de compétition (tourné vers l’extérieur) et vous obtenez un modèle d’entreprise démocratique adaptée au marché capitaliste, dans laquelle les employés travaillent réellement pour eux.
L’Assemblée générale est l’organe souverain de la coopérative. Elle est la source de toute autorité est de tout pouvoir au sein de la coopérative et le lieu d’expression directe de la démocratie coopérative. Elle prend les décisions en dernier ressort. Tous les membres de la coopérative en font partie et ont un droit égal d’y participer et d’y intervenir. Ils sont en quelque sorte les copropriétaires de l’entreprise.
Le droit de vote à l’Assemblée générale suit la règle démocratique : « un membre, une voix ». Cela signifie que tout membre ayant satisfait ses obligations financières à l’égard de la coopérative conformément aux statuts dispose d’une voix et d’une seule.
L’Assemblée générale ne peut à elle seule assurer la conduite de la coopérative. Elle délègue alors généralement une partie de son autorité au Conseil d’administration qui hérite des affaires courantes de la coopérative. Il est composé d’un nombre variable de membres élus par l’Assemblée générale pour une durée déterminée, mais rééligible le plus souvent. Un point important qui caractérise cet organe est son caractère collégial car le Conseil d’Administration ne peut exercer ses pouvoirs que collectivement. Aucun de ses membres ne peut prendre de décision individuellement.
L’Assemblée générale peut aussi élire un Conseil de surveillance et un Directoire au lieu d’un simple Conseil d’administration.
Le commissaire aux comptes représente, pour la totalité des membres, un organe de contrôle des comptes de la coopérative permanent et indépendant du Conseil d’administration. Elu par l’Assemblée générale, il lui présente un rapport et est responsable devant elle.
Même si la coopérative reste différente des entreprises capitalistiques animées par la recherche du profit, la réalisation de son objet social quel qu’il soit nécessite un apport financier.
La structure financière de la coopérative
Le capital social de la coopérative représente la somme des parts sociales souscrites par chaque membre. Il n’existe pas de règle universelle pour le calcul du montant de la part sociale. Il appartient aux membres d’en déterminer la valeur selon leur moyen. Parfois les membres de la coopérative n’ont que de faibles ressources, insuffisantes pour souscrire à une part sociale. Il est alors possible de substituer aux apports en espèce des prestations de travail qui peuvent soit avoir un caractère bénévole ou soit être remboursées en part sociale. Il est à noter que la qualité de membre s’acquiert dès la souscription de parts sociales.
Contrairement à l’action d’une société de capitaux qui représente un placement pour son détenteur, la part sociale d’une coopérative est simplement la contribution que chaque coopérateur apporte aux ressources de la coopérative afin que celle-ci soit en mesure de lui rendre les services bien définis qu’il attend d’elle.
Une coopérative n’est pas créée pour les mêmes raisons qu’une entreprise capitalistique, c’est-à-dire pour faire fructifier les fonds engagés, ce qui fait toute la différence.
Pour certains cette limitation de la rémunération du capital affecte lourdement la gestion de la coopérative, notamment le capital social de la coopérative car elle décourage les membres d’investir dans leur coopérative. Pour d’autres, au contraire, la rémunération de la part sociale est préjudiciable au bon fonctionnement de la coopérative car elle est vue comme une pratique ayant le tort de rémunérer les membres « paresseux » au détriment parfois des membres « actifs ».
La coopérative peut être amenée à devoir emprunter pour pallier l’insuffisance de ses fonds propres. Compte tenu du désir d’indépendance et d’autonomie de la coopérative, l’emprunt auprès des membres est préférable.
A noter que le plus souvent, la responsabilité financière des membres n’est engagée qu’à hauteur des parts sociales souscrites. Par conséquent, les biens personnels des membres ne sont pas affectés par les emprunts de la coopérative.
Mais les membres de la coopérative et plus particulièrement certains employés comme le gestionnaire et le commissaire aux comptes de la coopérative doivent constamment garder à l’esprit que la coopérative n’est pas une entreprise comme les autres. Elle présente une nature et un but différent des autres types d’entreprise. Le but ici n’est pas de réaliser le plus gros bénéfice, mais de rendre le meilleur service à ses membres. Un exemple significatif est que dans le cas de la coopérative, on ne devrait pas parler de « profit » mais d’ « excédent ». La différence est de taille. La logique de gestion de la coopérative est donc différente de celle d’une entreprise capitaliste dont le but est de maximiser le profit.

La notion d’entrepreneurship coopératif est fondamentale. Elle est étroitement liée à la viabilité et à la durabilité de l’entreprise coopérative moderne et par voie de conséquence du mouvement coopératif.
Les principales caractéristiques d’un entrepreneur sont en effet :
• sa capacité à créer une entreprise ;
• sa volonté d’être son propre employeur ;
• sa capacité d’être à l’affût des opportunités ;
• son ardeur au travail ;
• sa capacité à s’adapter à un environnement donné.
L’ « entrepreneur coopératif » est animé d’une volonté constante de prendre des initiatives et de s’organiser compte tenu des ressources disponibles pour atteindre des résultats concrets, ce que l’on nomme l’esprit d’entreprise. Pour ce faire, il est primordial que les coopératives financières et non financières aient :
• des structures de gouvernance visionnaires et dynamiques ;
• des ressources humaines qualifiées et compétentes et dévouées ;
• des systèmes de gestion modernes ;
• de nouveaux produits et de nouveaux services ;
• des stratégies de commercialisation efficaces.
Par ailleurs, il est attendu des gestionnaires des coopératives qu’ils possèdent des connaissances approfondies en management et sur les principes et pratiques coopératives, ainsi qu’une écoute et une réponse quant aux intérêts et aux souhaits des membres. Il est également attendu de l’Etat, qu’il établisse une législation incitative, adaptée aux besoins des coopératives

La création d’une coopérative
Constitution du groupe de base : L’idée peut également provenir d’un groupe de personnes désirant travailler ensemble pour la réalisation d’une vision commune.
Une fois le groupe de base formé, il est nécessaire de constituer un fonds de départ car des coûts divers sont associés au démarrage de la coopérative : frais de téléphone, de photocopie, de timbre poste, etc. A l’image des Pionniers de Rochdale, les membres du groupe peuvent cotiser quotidiennement une certaine somme d’argent. En outre, il est utile de se renseigner auprès des autorités locales voire nationales pour une éventuelle assistance en matière de conseil ou de formation, etc. de l’Etat ou d’une ONG.
Les membres doivent ensuite investir du temps pour le bon fonctionnement de la coopérative et détenir les compétences nécessaires en gouvernance, technique, marketing, gestion (ni plus ni moins que dans n’importe quelle entreprise). Et si besoin se former : comme le rappelle le cinquième principe coopératif, l’éducation et la formation des membres sont deux composantes indispensables à la viabilité de toute coopérative.
Une fois que les membres du groupe se sont mis d’accord sur une vision commune et sur les valeurs défendues par leur coopérative, ils doivent alors définir les objectifs de celle-ci. Les objectifs étant déterminés, le groupe doit établir la liste des activités à réaliser pour atteindre les objectifs fixés. Tout ceci permet, à terme, d’obtenir le résultat souhaité par les membres de la coopérative.
Le plan opérationnel montre comment la coopérative sera dirigée et gérée, comment le produit ou le service sera produit, où la coopérative s’approvisionne, si une assurance ou un permis est nécessaire. Le plan doit aussi indiquer les responsabilités de chacun au sein de la coopérative.

Le démarrage de la coopérative :
A ce stade de la création de la coopérative, il ne reste plus aux membres qu’à sélectionner et recruter les employés, prioritairement eux-mêmes cela va de soi, organiser un programme de formation professionnelle à leur égard, et enfin démarrer les activités de la coopérative. Ce point est crucial. C’est ce qui distingue l’esprit coopératif de l’esprit capitaliste. D’après le 5ème principe :
« Les coopératives fournissent à leurs membres, leurs dirigeants élus, leurs gestionnaires et leurs employés, l’éducation et la formation requises pour pouvoir contribuer effectivement au développement de leur coopérative. Elles informent le grand public, en particulier les jeunes et les leaders d’opinion, sur la nature et les avantages de la coopération »
Au préalable, la coopérative doit connaître le besoin de ses membres et par la suite établir un programme d’éducation et/ou de formation. Bien évidemment, tous les membres ne sont pas obligés de savoir préparer un budget, mais tous devraient comprendre comment fonctionnent le budget et les états financiers. Ils seront alors en mesure d’intervenir efficacement dans les décisions du Conseil d’administration et des Assemblées générales.

Comment promouvoir le développement du modèle coopératif ?
L’Etat peut être amené à fournir quelques services techniques en vue notamment de faciliter la création de coopératives. Dans certains pays, les pouvoirs publics possèdent en leur sein des services actifs chargés exclusivement des coopératives (c’est le cas notamment au Canada). Ces services ont souvent pour fonction de répandre les principes et les règles relatifs aux coopératives, d’aider à la création et à l’organisation de coopératives, d’aider même à leur fonctionnement et à leur gestion en leur apportant les avis, les conseils et le contrôle nécessaire.
La représentation des coopératives au sein de l’appareil étatique est un point important. Etant donné, la variété d’activités qu’assume le mouvement coopératif, il serait préférable qu’il existe dans l’administration un organe spécialement conçu pour promouvoir les intérêts des coopératives.
Enfin, les systèmes d’enseignement et de formation devraient fournir davantage d’informations sur un modèle d’entreprise à même de jouer un rôle dynamique dans la vie des collectivités locales, dans la création de richesses nationales et dans la stabilité internationale.

(***) : L’ O.I.T, Organisation Internationale du Travail

Petit aperçu d’une séance de coaching pour aider à mieux se connaître

Sguardo nel tempoSe connaître soi-même n’est pas chose aisée. Ce travail peut se faire seul, dans le silence et la concentration. Mais il peut être facilité par une tierce partie, neutre et bienveillante, qui va pratiquer une sorte de « maïeutique », comme Socrate le faisait déjà si bien, en « accouchant » ses disciples par un choix pertinent de questions et l’expression de commentaires rétroactifs éclairants.

Voici un extrait d’un échange avec Matthieu, 40 ans, qui se sent sous-payé et mal positionné dans son entreprise. La réflexion sur son positionnement professionnel va vite l’amener à réfléchir à qui il est vraiment. 

Cliquez ici pour entendre cet extrait : Dialogue coach-Matthieu 180416

Last night a dj hasn’t saved her life

La blanche Ophelia flotte comme un grand lysElle a mis sur switch off entre le soir du jeudi 17 mars et la journée du mardi 22.

Elle est devenue RIEN pendant que je pensais à elle comme à un PLEIN. PLEIN d’encore au moins 40 années de vie à conquérir, PLEIN de possibles, PLEIN de TOUT.

Des parents absents, un terrain familial dépressif, des choix au long d’un parcours hasardeux qui l’ont amenée à, toujours, être la seconde dans les bras des hommes et dans sa carrière professionnelle, alors qu’elle voulait qu’on ait besoin d’elle et qu’on lui fasse une place.

Alors elle a beaucoup bossé, toujours plus, sans dire jamais non, attendant de son entreprise un MERCI qui n’est jamais venu, jusqu’à l’épuisement de son pauvre cerveau. Jusqu’au BURN-OUT.

Les idées noires sont revenues. Elle se faisait suivre par un psychiatre, elle était sous camisole chimique.

C’est alors qu’elle a sonné à l’écouteur de mon téléphone, 1 fois par semaine, pendant 2 mois et demi.

Je n’ai connu physiquement d’elle que la douceur de sa voix et la clarté de son rire. Elle devait être jolie. Elle parlait avec des mots choisis. Elle avait le désespoir digne.

De semaine en semaine, j’ai entendu le combat entre eux des personnages qui l’habitaient. Madame Parfaite qui se fustigeait d’avoir tout raté, d’avoir fait les mauvais choix, de penser de travers. Qui lui disait « Retourne au boulot », « Tu ne peux pas lâcher tes clients », « Tu n’arriveras pas à tout faire », « Tu es nulle », « Il vaut mieux en finir ».
Et la Fée Clochette qui battait follement des ailes pour remonter à l’air libre, qui était allée chez le coiffeur pour se faire belle, chez le masseur pour ressourcer son corps, au cinéma pour rêver, et qui se sentait tellement à l’étroit dans le carcan professionnel qui l’étouffait.

La Fée Clochette qui m’avait dit « Vous avez raison. Je n’ai pas VRAIMENT envie de mourir ». Est-ce la Fée Clochette qui a décidé de desserrer aussi la camisole chimique ? C’était sans doute trop tôt.

Les dépressifs oublient la part physiologique de leur maladie. Les mots ne suffisent plus, leur cerveau est malade et tourne à vide, il n’est plus apte à prendre les bonnes décisions.

Si la Fée Clochette s’était laissé le temps, elle aurait peut-être tué Madame Parfaite.

Et Valérie serait encore en vie. Elle avait 40 ans. Je veux ici rendre hommage à sa mémoire. C’était une fille BIEN.
Fée clochette3

Le leadership, une fausse bonne idée!

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Le leadership du chef – dont on nous rebat les oreilles – est une notion en passe de devenir archaïque dans son acception traditionnelle.
Aujourd’hui, le vrai leader est capable de s’effacer derrière ses salariés pour les faire grandir et développer leur propre leadership. Le “leadership de soi-même” devrait être un objectif à atteindre pour tout un chacun. C’est ce qui produira des Sociétés (avec un grand et un petit S) équilibrées, efficaces, démocratiques et certainement plus agréables à vivre.

Comment fait-on pour développer chez les salariés le sens de leur responsabilité, l’initiative, l’autonomie, la curiosité, l’indépendance d’esprit? On fait comme Ricardo Semler, PDG de l’entreprise SEMCO qui porte un regard révolutionnaire sur l’entreprise et son management ! Accrochez-vous !

« Ricardo Semler, chef d’entreprise Brésilien de la société Semco a abouti après plus de deux décennies d’innovation sociale permanente, à un modèle d’entreprise  démocratique unique en son genre. Alors qu’il reprend en 1980 l’entreprise familiale à 21 ans, il travaille en moyenne dix huit heures par jour jusqu’à ses 25 ans, âge auquel il est victime d’un accident cardiaque.
Il prend alors conscience de sa perte de qualité de vie et va s’engager dans un processus  de réforme du management de son entreprise, sur la base de 4 constats :

  • Les résultats ne sont pas proportionnels aux efforts
  • L’autorité hiérarchique infantilise et freine l’innovation
  • Les règles empêchent la réactivité
  • La performance nait d’un bon équilibre de vie

Il décide de réformer progressivement son entreprise sur la base des principes suivants :

  • Responsabiliser, faire confiance à ses salariés et les laisser s’autogérer : selon Ricardo Semler, « si vous traitez un salarié comme un adolescent, il va se comporter en adolescent ». C’est pourquoi chez Semco, les salariés :

– Peuvent fixer eux-mêmes leurs salaires

– Définissent leurs horaires et gèrent leur emploi du temps comme ils le veulent

– Peuvent s’absenter à tout moment pour aller jouer au golf ou faire la sieste

– S’autocontrôlent et sont évalués exclusivement sur les résultats, par le collectif

– Décident de la répartition des bénéfices

  • Etre totalement transparent, favoriser et inciter la liberté d’expression :

– Deux sièges sont disponibles pour que toute personne, quel que soit son statut, puisse assister au déroulement du comité de direction et exprimer son point de vue s’il le désire.

– Les salariés sont formés à l’interprétation des données financières de l’entreprise, accessibles à tous.

  • Miser sur la l’esprit Coopératif :

– Les candidats sont évalués lors d’un entretien collectif (chaque salarié peut participer au processus de sélection s’il le souhaite).

– Les salariés discutent entre eux pour gérer une situation ou une activité. Aucun chef n’a le pouvoir de décision, elle doit être collégiale.

  • Alléger l’organisation, modifier les finalités du management :

– Il n’y a pas de PDG mais 6 membres avec une présidence tournante tous les 6 mois.

– Il n’y a pas de structure pyramidale.

– L’entreprise est constituée de « cellules de production », aux tâches “déspécialisées”, pour augmenter l’employabilité, faciliter la polyvalence, la gestion des flux et l’évolution professionnelle.

– Les cadres changent de poste afin d’éviter les bastions, développer une vision globale et augmenter les capacités d’adaptation.

– Les managers sont évalués tous les semestres par leurs collaborateurs. Dans le cas où la note n’est pas satisfaisante, le manager doit modifier son style managérial.

– Les salariés désignent leur leader en fonction des projets.

  • Réduire au maximum les contraintes :

– Les procédures sont réduites à leur minimum et simplifiées.

– Les salariés choisissent les outils de travail qui leur semblent les mieux adaptés, il n’y a pas de fournitures ou de matériels imposés, pas de processus d’achat.

– Les réunions sont basées sur le volontariat.

  • Privilégier une gestion à court terme :

– Les activités sont planifiées à 6 mois. Ricardo Semler considère que les business plan à 5 ans sont irréalistes et ont pour inconvénient de développer une attitude attentiste,             « lorsque nous faisions des plans sur un an, les personnes se mettaient au travail les derniers mois». Ricardo Semler ne fixe aucun objectif de croissance.

  • Miser sur les talents et construire autour d’idées des salariés :

– Les structures filiales peuvent être crées en fonction des idées des salariés. Semco comprend plusieurs structures qui ont été fondées au gré des idées exprimées. D’ailleurs, l’activité de Semco est très diversifiée (fabrication de mixeurs industriels, tours réfrigérantes, gestion de la propreté de grands ensembles tels que des hôpitaux ou des aéroports, conseil en gestion de l’environnement…), parfois en partenariat avec d’autres entreprises (Rockfeller, Johnson Controls…)

– Il est très courant de changer de poste en fonction de ses envies (par exemple, une personne peut entrer en qualité de chauffeur et accéder à une fonction de responsable des achats deux ans après).

– La priorité est donnée aux talents naturels et aux envies et non aux diplômes ou qualifications.

  • Considérer le résultat comme seul critère d’évaluation :

– Personne ne porte de jugement sur la manière de réaliser le travail, le seul critère est le résultat.

– En cas de résultat insuffisant, le salarié doit se justifier devant les autres. La pression du collectif suffit à elle seule à se montrer responsable, juste et équitable. » (Extrait du site http://www.behuman.world/ )

Ebouriffant, non !

La nature intensément sociale de notre espèce…crève les yeux!

Oisillon” L’empathie fait partie intégrante de notre évolution. Elle en est non pas une caractéristique récente, mais une capacité innée vieille comme le monde”. C’est ce que nous dit Frans de Waal dans ce livre si instructif « L’âge de l’empathie » au Edts Babel, oct 2011. Oui, le monde a pleuré la mort tragique de ces personnes fauchées dans des moments de partage et de joie. Oui, nous sommes bien plus nombreux, nous qui pleurons que ceux qui haïssent. Gardons foi en nous. Pour nous en convaincre, je vous propose ces extraits du livre de F. de Waal :

Préface :
La cupidité a vécu, l’empathie est de mise…L’accent est mis sur ce qui soude une société, sur ce qui justifie qu’on y vive, et non sur la richesse matérielle qu’on peut en extraire…La biologie a aussi expliqué le ciment qui soude les sociétés. Ce ciment est le même pour nous, humains, que pour de nombreux autres animaux. Etre en harmonie avec autrui, coordonner des activités et s’occuper des démunis n’est pas le propre de notre espèce. L’empathie humaine s’appuie donc sur une longue histoire évolutionniste.

P 109 :
En 1959, le psychologue américain Russell Church publia une communication scientifique sous un titre provocateur : « Les réactions émotionnelles des rats à la souffrance d’autrui ». Church, qui apprenait à ses sujets d’expérience à obtenir de la nourriture en pressant un levier, s’aperçut que si un rat remarquait que cette pression envoyait une décharge électrique à un autre rat, il cessait de l’exercer. C’est un fait remarquable. Pourquoi le rat ne continuait-il pas tout bonnement de se gaver en ne tenant aucun compte de son compagnon, qui dansait de douleur sur une grille électrifiée ?…Il semble probable que la vue, le bruit ou l’odeur d’un autre rat qui souffre éveille une réponse émotionnelle innée.

P116
Toute aptitude évoluée est censée présenter des avantages. Si la contagion émotionnelle a vraiment été le premier pas sur la voie de l’empathie avérée, la question est de savoir comment elle a encouragé la survie de l’espèce et la reproduction….Disons qu’un rongeur sauvage en entend un autre pousser des cris perçants et prend peur aussi. S’il s’enfuit ou se cache, il évitera peut-être le sort de l’autre.

P117
La réaction de petits singes à la même expérience que celle sur les rats évoquée plus haut laisse perplexe. Dans les années 1960, des psychiatres américains rapportèrent que ses singes rhésus refusaient de tirer une chaîne qui libérait de la nourriture si elle envoyait une décharge électrique à leur compagnon. Ces singes se laissaient volontairement affamer pour éviter d’infliger une souffrance à un autre.
Là encore, il s’agissait probablement d’altruisme auto-protecteur- le désir d’éviter des spectacles ou des bruits déplaisants. Il est tout bonnement atroce de regarder les autres souffrir, et c’est bien pourquoi l’empathie existe

P 122
Nous voulions étudier les mécanismes de l’empathie, en particulier la façon dont le cerveau relie le monde extérieur au monde intérieur. La vue de l’état d’une autre personne éveille en nous des souvenirs enfouis d’expériences similaires. Je ne parle pas de souvenirs conscients, mais d’une réactivation automatique des circuits neuronaux. Voir quelqu’un souffrir active les circuits de la douleur.
La découverte des neurones miroirs renforce toute l’argumentation au niveau de la cellule.
…En 1992, une équipe italienne de l’université de Parme fut la première à rapporter que les petits singes possèdent des cellules cérébrales spéciales qui ne s’activent pas seulement quand le singe lui-même tend le bras vers un objet, mais aussi quand il voit un congénère le faire…
Ces neurones se caractérisent par l’absence de distinction entre « le singe voit » et « le singe fait ». Ils effacent la démarcation entre soi et l’autre, et laissent entrevoir la façon dont le cerveau aide un organisme à refléter les émotions et le comportement de son entourage.

P126
On n’a pas encore bien compris de quelle façon les émotions d’autrui affectent les nôtres. Une hypothèse, que j’appellerai la théorie du « corps d’abord », tient que tout débute avec le corps. Les émotions suivent. Le langage corporel d’une autre personne affecte notre propre corps, qui crée alors un écho émotionnel en vertu duquel nous réagissons….(On peut dire aussi) qu’en voyant le langage corporel de quelqu’un ou en entendant le ton de sa voix, nous déduisons son état émotionnel, qui retentit alors sur le nôtre.

P128
L’empathie a besoin d’un visage. L’appauvrissement de l’expression faciale s’accompagne de l’étiolement de la compréhension empathique et d’une interaction incolore, dénuée de l’écho corporel que se renvoient constamment les humains.

P184
Les tests de « réaction au miroir » sont passionnants par ce qu’ils nous révèlent sur la manière dont un individu se positionne dans le monde. Un sens de soi affirmé lui permet de traiter la situation de l’autre comme dissociée de la sienne….
Du fait que toutes ces capacités apparaissent en même temps que la reconnaissance de soi dans un miroir, je parlerai « d’hypothèse de coémergence ».

P 185
Pourquoi le souci des autres commence-t-il avec le soi ?… J’offrirai ici ma propre théorie « simplifiée » : l’empathie avancée exige à la fois le reflet mental et la dissociation mentale.
Le reflet mental fait que la vue d’une autre personne dans un état émotionnel particulier induit en nous un état similaire. Nous éprouvons, au sens littéral, son chagrin, son sentiment de perte, son plaisir, sa répugnance, etc., par le biais des « représentations partagée ». La neuro imagerie montre que notre cerveau est activé de la même façon que celui des gens auxquels nous nous identifions. C’est un mécanisme ancien. Il est automatique, débute tôt dans la vie et caractérise probablement tous les mammifères. Mais nous (les humains) allons au-delà de ce mécanisme, et c’est là que la dissociation mentale entre en jeu. Nous isolons notre état de celui de l’autre. Autrement, nous serions comme le jeune enfant qui pleure quand il entend un autre pleurer mais ne peut distinguer sa détresse de celle de l’autre. Comment pourrait-il se soucier de lui s’il ne peut même pas dire d’où viennent les sentiments qu’il éprouve ?
…Pour montrer un intérêt authentique envers une autre personne, pour proposer de l’aide au moment nécessaire, il faut être capable …de se voir comme une entité indépendante. Le sens de soi tient lieu d’amarrage.

P 264
(Beaucoup pensent que) seuls les humains s’engagent dans une coopération à grande échelle avec des individus non apparentés. Des études réalisées dans les zoos firent clairement apparaître que la parenté n’était pas une condition nécessaire et requise pour que les chimpanzés travaillent en étroite collaboration….
La coopération se fonde sur l’entraide et la réciprocité….Les grands singes offrent un élément de comparaison idéal pour comprendre la psychologie de la réciprocité chez les humains.
Nous savons que les chimpanzés rendent la monnaie de leur pièce à ceux qui se sont retournés contre eux…(Ils) règlent leur compte aussi facilement qu’ils rendent service à leur tour.

P 290
La fraternité est également plus facile à comprendre du point de vue des primates, dont la survie dépend si étroitement des liens, de l’attachement et de la cohésion du groupe. Ils ont évolué pour construire des communautés. Mais ils n’ignorent ni la propension à l’égalité ni le lien entre l’effort et la récompense….Une étude nous a montré que plus un primate se dépense en vue d’une récompense, plus il réagit avec véhémence en en voyant un autre obtenir mieux.

P 298
La nature intensément sociale de notre espèce…crève les yeux. L’empathie fait partie intégrante de notre évolution. Elle en est non pas une caractéristique récente, mais une capacité innée vieille comme le monde.

P 303
Lier l’empathie à nos lobes frontaux, qui n’atteignirent leur format extraordinaire qu’au cours des deux derniers millions d’années, (…) je crois exactement l’inverse. L’empathie est une part de notre héritage aussi ancienne que la lignée des mammifères. Elle mobilise des régions du cerveau vieilles de plus de cent millions d’années. Cette capacité est apparue il y a longtemps, avec le mimétisme moteur et la contagion émotionnelle, puis l’évolution a ajouté une couche après l’autre, jusqu’à ce que nos ancêtres non seulement ressentent ce qu’éprouvaient les autres, mais comprennent leurs désirs et besoins éventuels.

P 321
Mencius, sage chinois et disciple de Confucius, nous fait réfléchir sur l’origine de l’empathie et ce qu’elle doit à la communication corporelle. Cette communication explique aussi pourquoi nous peinons à éprouver de l’empathie pour des inconnus. L’empathie se construit sur la proximité, la similitude et la connaissance de l’autre…Combinée avec notre intérêt pour l’harmonie sociale, qui exige une répartition équitable des ressources, l’empathie place l’espèce humaine sur la voie menant à des sociétés à petite échelle qui insistent sur l’égalité et la solidarité….
Une société purement fondée sur des motivations égoïstes et sur les forces du marché produira des richesses mais n’engendrera pas l’unité ni la confiance mutuelle qui rendent la vie digne d’être vécue. Les enquêtes sur le bonheur enregistrent les taux les plus élevés non pas dans les nations les plus riches, mais dans celles où existe le plus fort degré de confiance parmi les citoyens.

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